L'OPL promeut une perspective de changement de gouvernance politique

Les dirigeants de l’Organisation du peuple en lutte (OPL), dans le cadre d’une perspective de changement de gouvernance politique, ont, lors d’une conférence de presse tenue dans leurs locaux à Débussy ce mardi 17 juillet, mis en œuvre une proposition pour sortir Haïti de la transition afin d’entrer dans une nouvelle république. Dénonçant la mauvaise gouvernance, l’instabilité politique, le chômage, la misère et la fuite des cerveaux, les responsables plaident pour une réforme de l’État haïtien et une gouvernance tablée sur le respect et l’application de la loi, en tenant compte des besoins fondamentaux de la population.

Publié le 2018-07-17 | Le Nouvelliste

 

La situation sociopolitique d’Haïti fait débat dans presque toutes les sphères de la société. Des partis politiques, notamment l’Organisation du peuple en lutte, intervenant sur la conjoncture politique actuelle du pays marquée par la démission du Premier ministre Jack Guy Lafontant le 14 juillet dernier, soutient que cette impasse est créée par la confusion des pouvoirs exécutif et législatif. Les responsables de l’OPL critiquent la « maladresse du gouvernement haïtien » qui, selon eux, a provoqué les émeutes du 6 au 8 juillet 2018.

Ces leaders politiques soulignent que les violentes manifestations populaires survenues après la hausse des prix des produits pétroliers à la pompe sont les expressions d’un rejet du mode de gouvernance personnalisé, irresponsable et inefficace qui mettent à nu le ras-le-bol d’une population confrontée à une situation de misère. Selon eux, l’État haïtien doit être au service de la nation et doit travailler à l’amélioration des conditions de vie de la population.

Exprimant ses inquiétudes par rapport au vide gouvernemental et au problème de gouvernance qui ponctuent le contexte sociopolitique du pays, Edgard Leblanc Fils, coordonnateur général de l’OPL, a fait savoir que la crise actuelle qui ronge la société haïtienne est caractérisée par une mauvaise gouvernance de la chose publique et une dégradation de la vie en société. Il exhorte le président Jovenel Moïse à prendre des dispositions en concertation avec les différentes forces politiques et sociales du pays en vue de doter le pays d’un gouvernement capable de faire le consensus et assurer sa responsabilité de garantir la stabilité sociale et politique. « Un gouvernement qui puisse donner l’espoir d’une vie meilleure », a-t-il signalé.

Dans son plaidoyer pour l’amélioration des conditions de vie des citoyens haïtiens, Edgard Leblanc Fils a fait une proposition de sortie de crise en deux étapes : combler le vide gouvernemental et ramener le calme et la stabilité politique ; changer de gouvernance politique et sortir de la transition. « Il faut un dialogue spécial qui vise particulièrement l’intérêt collectif », a-t-il déclaré, tout en prêchant pour des sacrifices et la concertation générale entre tous les secteurs de la vie nationale, notamment les élites économique, intellectuelle et politique.

Abondant dans le même sens, Kétel Jean-Philippe, coordonnateur adjoint de l’OPL, également député de Jacmel, défend à la fois un Conseil électoral permanent et une solution à la décharge administrative à accorder à des hauts commis de l’État au niveau de la CSC/CA. Il invite ses collègues parlementaires à s’abstenir dans le choix du nouveau gouvernement, à ne pas proposer des ministres, des directeurs généraux ni de secrétaires d’État. « Laissez le président Jovenel Moïse choisir en concertation avec les partis politiques et la société civile les personnes qui formeront le nouveau gouvernement afin que nous, en tant que parlementaires, puissions exercer notre pouvoir de contrôle », conseille le président de la commission Éducation nationale et Formation professionnelle à la Chambre des députés.

Par ailleurs, former un gouvernement consensuel avec des personnalités notoires, expérimentées, des secteurs politiques et de la société civile ayant une feuille de route claire et un mandat défini ; obtenir une majorité dans les deux Chambres pour appuyer l’agenda du gouvernement et veiller à son application ; combler la vacance à la Cour de cassation et renforcer le CSPJ pour augmenter le degré de confiance dans la justice du pays ; revoir les priorités et consigner les accords avec les divers secteurs dans le budget national aussi vite que possible pour retrouver toutes les confiances déjà affrétées de la nation dans la machine étatique sont, entre autres, les propositions de sortie de crise faites par les dirigeants de l’OPL.

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