L’OPL reconnait et fait la promotion depuis 1995, dans l’énoncé de ses lignes d’action fondamentales ou ses bases programmatiques, intitulées : Construisons ensemble un pays pour tous, « la nécessité d’établir un Pacte Social pour la Construction Nationale en vue d’aménager un lieu accueillant où tous les haïtiens et haïtiennes pourront vivre dignement et assurer l’avenir de leurs enfants sans être obligés d’émigrer, un pacte devant être conclu entre le mouvement populaire organisé, dans ses représentations politiques, les secteurs les plus avancés de la classe moyenne et les groupes économiques identifiés avec le pays haïtien.>>
« Une place de choix échait dans cette entente à la paysannerie et aux masses urbaines travailleuses, marginalisées ou en chômage, ceci en fonction de leur poids majoritaire dans la vie du pays et aussi de leur rôle comme acteurs sociaux et politiques. Dans une telle entente un rôle dynamique revient aux entrepreneurs et hommes d’affaires qui se rebellent contre les monopoles et la corruption, qui sont prêts à payer leurs impôts, à investir leurs capitaux, à gagner de l’argent de façon honnête et en conformité aux lois, à investir dans le pays, à accroître la production locale, à substituer les importations, augmenter les revenus des majorités pauvres pour en faire des majorités de consommateurs, à moderniser le pays pour le mettre à la hauteur des requis de l’économie mondiale.
Une alliance où se retrouvent les membres des classes moyennes, fonctionnaires, professionnel(le)s, intellectuel(le)s, étudiant(e)s, employé(e)s, petit(e)s et moyen(ne)s commerçant(e)s, entrepreneur(e)s, enseignant(e)s et chômeurs ; tous ceux et celles qui ont compris que l’État ne peut pas et ne doit pas être un héritage à passer de père en fils ou en fille, un dispensateur de richesses pour une poignée de politiciens qui, utilisant le soi-disant nationalisme et la démagogie, n’ont d’autres ambitions que de parvenir au pouvoir pour se faire fortune.
Une alliance de tous ceux et celles qui veulent que ce pays change, que les capacités individuelles, le sérieux et l’effort soient les critères prioritaires de sélection dans un système d’opportunités pour tous; de ceux et celles qui veulent vivre dans une société où grâce à la promotion de l’éducation et de la technologie, les gens de métier, les professionnel(le)s et les technicien(ne)s puissent gagner leur vie en toute indépendance; de ceux et celles qui réclament que les jeunes des couches
défavorisées arrivent à orienter leur formation et leur avenir dans des perspectives autres qu’un poste dans l’administration publique.
La réussite de cette entreprise difficile dépend de la contribution de catégories sociales importantes qui, par leur apport intrinsèque et leurs potentialités, constituent les leviers d’une mobilisation efficace. De ces catégories, la réserve inestimable de savoir-faire technique, de ressources humaines et financières que représentent les communautés haïtiennes à l’étranger constitue un élément de premier plan qui, par son intégration, sa participation effective aux affaires du pays, peut permettre de relever le défi de construire ensemble un pays pour tous par la refondation d’un État indépendant, souverain et prospère au service de la Nation ».
L’idée de ce pacte social est constante dans la démarche de l’OPL pour la conquête et la gestion du pouvoir d’État. Aujourd’hui, plus qu’avant, à l’heure où les signes d’ingouvernabilité de l’Etat et d’éclatement du tissu social sont des plus alarmants, notamment après les manifestations violentes de juillet 2018, l’OPL en appelle dans sa proposition en deux temps pour sortir de l’impasse à un pacte d’engagements de tous les secteurs de la vie nationale.